Sunday, June 9, 2013

Le malaise d'un monde ancien


Auteur : Bruno Colmant
Date : 09/06/2013
Source : http://blogs.lecho.be/colmant/2013/06/le-malaise-dun-monde-ancien.html


Le malaise de cette crise économique est qu’elle conduit à renforcer le poids de l’Etat.

On peut aimer ou pas cette réalité, mais la part du PIB brassée par les pouvoirs publics dépasse désormais largement 50 % en Belgique et atteint près de 60 % en France.

Cette situation est la conséquence d’un choix de société collectif, l’Etat-providence, à savoir un modèle social qui entretient une interaction mutuelle des citoyens.

Cet Etat-providence est sorti renforcé de la seconde guerre mondiale, mais ses racines en sont très profondes : c’est probablement le relais lointain de la domination cléricale catholique, entretenue par la philosophie thomiste de justesse dans les relations marchandes, et des combats socialistes du 19ème siècle. L'influence catholique a entretenu une propension au raisonnement déductif (tandis que les pays anglo-saxons témoignent d’un penchant plus naturel vers l’induction) et une obéissance dans l’application des règles plutôt qu’une incitation à l’expression de diversité des idées. L’Etat –providence est donc aussi le choix d’une insularité de l’économie et des idées.

Le problème de notre Etat-providence est qu’il est fondé sur un endettement public gigantesque (qui est lui-même le ciment d’un lien socio-fiscal puisque la dette publique est collective), combiné à un vieillissement de la population qui alimente un endettement différé.

Si ce choix de renforcement de l’Etat est l’aboutissement respectable d’une inclinaison démocratique de nos communautés, il ne faut pas oublier que le reste du monde fonctionne selon des règles plus souples d’économie de marché.

Plus généralement, la question se posera de savoir si nos communautés peuvent être à la fois compétitives et ouvertes vers le reste du monde, et fondées sur un irrattrapable endettement public, lui-même financé par une ponction fiscale très lourde.

De même, est-il concevable que notre endettement public se combine à une monnaie forte (destinée à l’épurer d’inflation) alors que cette situation conduit à un chômage très important dont les jeunes classes d’âge sont les victimes ?


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